Mai 1968 : Une crise sociale sans précédent

La crise de 1968 est un ensemble de mouvements, de grèves et de manifestations ayant eu lieu entre mai et juin 1968. Ces révoltes sont des révoltes antiautoritaires d’abord menées par les étudiants, puis les ouvriers, et finiront par toucher toutes les catégoriess de population sur l’ensemble du territoire. Ces révoltes antiautoriataires sont menées dans les domaines culturels, sociaux et politiques; elles sont également dirigées contre la société traditionnelle, le capitalisme, l'impérialisme et remettent en cause le pouvoir gaulliste en place. Cet ensemble de révoltes restera gravé dans l’Histoire de France comme le plus grand mouvement social du XXème siècle.

Une révolte étudiante...

Ces évènements ont pour point de départ le Mouvement étudiant du 22 mars

1968, où les étudiants qui le compose réagissent à l’arrestation de camarades lors d’une manifestation contre la guerre du Vietnam. Il s'agit d'un groupe à tendance anarchiste qui se créé à l'Université de Nanterre autour de Daniel Cohn-Bendit. Les étudiants occupent la salle du conseil de la faculté de Lettres, où l’occupation dure et les incidents se multiplient, si bien que le recteur décidera de fermer la faculté le 2 mai.

Le 3 Mai 1968, la police, à la demande du recteur Jean Roche, fait évacuer la Sorbonne où se tient une manifestation étudiante. Les étudiants dressent alors des barricades sur le Boulevard Saint Michel. La crise de Mai 68 commence dans les rues du Quartier latin; les étudiants se battent à l’aide de barricades, de pavés et de cocktails Molotov face aux CRS armés de gaz lacrymogène et de matraques. L’évacuation se déroule dans la violence; 600 personnes sont arrêtées. Trois jours plus tard, le 6 Mai 1968, le

mouvement s’étend aux établissement de Province.

La révolte des étudiants atteint son point culminant dans la nuit du 10 au 11 mai 1968, au cours de laquelle étudiants et CRS s'affrontent dans de véritables combats de rue : voitures incendiées, rues dépavées, vitrines brisées, avec pour conséquences des centaines de blessés. Le pays est stupéfait, et l'agitation étudiante rencontre alors la sympathie d'une grande partie de l'opinion publique.

Qui atteint le monde ouvrier...

Le 11 mai, les syndicats appellent à la grève, et à partir du 13 mai, les synicats

manifestent avec les étudiants pour protester contre les brutalités policières. Le 14 mai, une vague de grèves commencera, ce qui marque le début de l'implication du monde ouvrier dans les évènement de mai 1968.

La première grève dans une usine a lieu à Sud-Aviation près de Nantes. Le premier ministre Pompidou exige que la police quitte la Sorbonne pour calmer la situation. Il propose la dissolution de l'Assemblée Nationale afin d'organiser les élections législatives, sans que De Gaulle n'intervienne. Le 16 mai, l'occupation des usines a pris de l'empleur, et va toucher une cinquantaine d'usines, dont l'usine Renault.

le 25 mai 1968, le nombre de grévistes s'élève à neuf millions, ce qui entraîne par la même occasion une paralysie de la France, car cette manifestation touche tous les secteurs (pénurie d'essence, téléphone, agriculture, lieux culturels). De nombreuses tensions se font alors ressentir entre les forces de l'ordre et les grévistes, ce qui entraine des émeutes, qui vont faire des centaines de blessés.

Ces émeutes vont alors provoquer un grand mépris des manifestants pours les forces de l'ordre, ce qui donnera naissance au fameux slogan " CRS SS", qui compare les CRS aux nazis.

Il apparait par la même occasion un grand mépris à l'égard des médias, qui sont accusés d'être corrompus par la police et l'Etat.

"CRS SS"

"Presse, ne pas avaler"

Des négociations sont alors lancées entre le gouvernement, le patronat et les syndicats, afin d'apaiser les tensions, et tenter de débloquer la cituation.

Et qui aura des impacts politiques majeurs.

Le 27 mai, les négociations entamées le 25 mai aboutissent aux accords signés

au ministère des Affaires sociales, rue de Grenelle. Ils prévoient l'augmentation du SMIG de 25%, des salaires de 10% et la réduction du temps de travail.

Mais ces concessions ne satisfont pas la base ouvrière et la grève continue. C'est l'impasse, la crise sociale de mai 1968 débouche alors sur une crise politique. Le 30 mai, De Gaulle annoncera la dissolution de l'Assemblée et reprendra le pays en main.

Le 29 mai, face à l’impasse des événements de Mai 68, De Gaulle quitte soudainement le territoire français et se rend en Allemagne, dans la base militaire française de Baden-Baden.

Après s'être éclipsé une journée sans même prévenir son premier ministre, Charles de Gaulle prononce un discours de fermeté face aux manifestations. Dénonçant la "chienlit" comme il l'avait déjà fait le 15 mai, il appelle à une manifestation pour soutenir le pouvoir en place. Il décide également de dissoudre l'Assemblée. Ses choix semblent efficaces puisque les contre-manifestations connaissent un grand succès et que les gaullistes sont renforcés au Parlement après les élections législatives organisées en juin 1968. Mais de Gaulle ne bénéficiera en fait que d'un sursis d'un an.

Pour résumer :

La crise de mai 1968 est une crise qui a pour départ une manifestation étudiante contre la guerre du Vietnam, qui s'étend à beaucoup établissements de province. Les manifestations débouchent sur des affrontements entre les forces de l'ordre et les étudiants. Cet ensemble manifestations affecte ensuite le milieu ouvrier, où les syndicats appelent les travailleurs à se joindre aux étudiants pour manifester. Cet ensemble de grèves ayant pris de l'ampleur, la France se retrouve ainsi paralysée.

Des négociations entre les syndicats, le gouvernement et le patronat sont alors lancées pour rétablir l'ordre; un acord est trouvé deux jours plus tard, qui prévoie une augmentation du SMIG, et une réduction des heures de travail. Mais ces négociations ne parviennent pas à satisfaire les ouvriers qui continuent leur grève. Des contre-manifestations sont alors organisées et connaissent un grand succès. Les gaullistes sont renforcés au parlement après le élections législatives, cependant, De Gaulle sera amené à partir un an plus tard.

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