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1929 en France : année d'une crise majeure

  • Marault Lana
  • 30 déc. 2015
  • 4 min de lecture

Jusqu'en 1929, l'économie américaine croît avec d'excellents résultats, les Etats-Unis sont la première puissance économique mondiale. La crise de 1929 va surprendre le monde entier. En effet le 24 octobre 1929 (autrement appelé jeudi

noir ou Black Friday) un krach boursier à New York provoque une crise économique sans précédent.

Le décalage entre l’offre et la demande a fait chuter les prix des actions. Les faillites industrielles sont nombreuses : aux Etats-Unis la production industrielle est divisée par deux entre 1929 et 1933, le nombre de chômeurs atteint près de 12 millions de personnes aux Etats-Unis.

Le "New Deal" (ou "Nouvelle donne") est le nom donné à la politique mise en place dans les années 1930 aux Etats-Unis pour faire face à la crise économique de 1929. Elle a été mise en place par le président américain Franklin Delano Roosevelt (1882-1945). Il applique une politique économique volontariste et interventionniste afin de sortir de la dépression et entreprend de relancer l’économie américaine tout en partageant plus équitablement les fruits de la croissance. Il met notamment en œuvre une politique de grands travaux afin de lutter contre le chômage.

Le déclenchement de la crise en France :

Ce Krach a eu des conséquences énormes au niveau mondial, et c’est par le système bancaire que la crise se propage en Europe. Mais la crise revêt un visage différent en France. Si la France sembla tout d’abord épargnée par la crise économique qui frappa de plein fouet les États-Unis dès 1929, il n’en alla pas de même au cours des années suivantes : subissant les effets de la dévaluation de la livre sterling survenue en septembre 1931, le pays doit faire face à une baisse des prix et à un ralentissement de la production agricole et industrielle, tandis que réapparaît le déficit budgétaire.

La crise s’est donc manifestée tardivement, car l’économie française, étant fondée sur la petite entreprise, et la faiblesse des investissements étrangers, cela a permis à la France de demeurer un temps à l’abri de cette dépression.

A la différence des grands pays industriels comme les États-Unis, l’Allemagne ou le Royaume-Uni,qui pratiquent un capitalisme à grande échelle. La France doit affronter une crise économique et sociale, ainsi qu'un effondrement de la production. Les prix des produits agricoles commencent à chuter. Les affaires se ralentissent, entraînant une chute des salaires.

Les faillites se multiplient et le chômage s’installe; en 1935, il frappe un demi- million de travailleurs. Pour faire face à cette situation de crise, les gouvernements successifs prennent des mesures impopulaires et inefficaces : augmentation des impôts, réduction du traitement des fonctionnaires, Ce sont ces différentes mesures, entre autres, qui vont entraîner des grèves ouvrières en 1936.

Les manifestations de la crise en France

Malgré tous les efforts déployés par l’État, la plupart des catégories socioprofessionnelles sont touchées et voient leurs revenus s’effondrer, tandis que le chômage augmente (273 000 chômeurs en 1932, et 340 000 en 1934). Le milieu ouvrier est particulièrement atteint.

Paul Reynaud, président de la République, se singularise en opposant déflation et dévaluation. Notant que toute l’affaire est liée au différentiel des prix entre la France et les marchés internationaux, il propose une dévaluation pour rétablir les équilibres sans passer par les souffrances de la déflation . En attendant, tous les indices sont à la baisse.

Le gouvernement Laval est contraint de promulguer des décrets-lois; droit qu’il obtient dès son investiture. L’objectif est clair : résister par tous moyens à une dévaluation et sortir de « la crise de spéculation » par une déflation effective,

rigoureuse et annoncée. 29 décrets lois sont promulgués le 16 juillet 1935. Ils ont pour but de réduire les dépenses publiques drastiquement en baissant autoritairement le coût de la dette, les salaires des fonctionnaires, les diverses subventions tout en augmentant massivement les impôts : la tranche haute est majorée de 50 %. Simultanément les prix de nombreux produits et le prix services

(loyers, énergie électrique) sont baissés de 10 %. Le prix au kilogramme du pain passe de 1.65F à 1.51F en août.

À l’été 1935, il apparait rétrospectivement que certains indicateurs passent au vert. Le mouvement a commencé avant même les décrets loi qui ne peuvent donc être à l’origine de ces résultats. La production industrielle dans les douze mois suivant connaît une hausse de 11,5 %, la production d’acier dépasse 600 000 tonnes, la première fois depuis 1931, la durée du travail s’accroît en même temps que l’emploi salarié. Mais les prix sont à la hausse, alors qu’on visait la baisse. La cause principale est dans le gonflement du bilan de la Banque de France qui passe de 7 051 millions en juillet 1935 à 17 333 en mai 1936. Toutefois, la politique déflationniste de Laval n’eut pas les résultats escomptés. Ainsi, non seulement le déficit budgétaire doubla (10 milliards en 1935 contre 5 milliards l’année précédente.), mais en outre de nombreux Français protestèrent vivement contre la diminution de leurs salaires. Le 29 novembre 1935, lors d’un débat d’ordre financier à la Chambre des députés, Paul Reynaud, condamnant la politique de déflation, préconisa une dévaluation du franc.

Le Front Populaire, une solution à la crise ?

Le 14 juillet 1935, les partis politiques de gauche (Parti Communiste, SFIO, Radicaux), les syndicats et de nombreuses organisations participent à une manifestation à Paris, place de la Bastille, contre le fascisme des ligues d'extrême droite. On appellera cette union des partis de gauche le Front Populaire. Celui-ci sort victorieux des élections législatives de 1936.

Le socialiste Léon Blum devient le chef du gouvernement avec la participation des radicaux et le soutien des Communistes. Le succès du Front populaire fait jaillir un immense espoir de progrès social. Après les réformes impopulaires du gouvernement précédent, la population y voit la promesse d’une amélioration de leur vie. Les grèves joyeuses de 1936, avec occupation d’usines, éclatent dans tout le pays. Face à cette nouvelle crise, le gouvernement met en place tout un ensemble de réformes. Les accords de Matignon, signés le 7 juin 1936 par le gouvernement de Léon Blum, permettent la mise en place d’un ensemble de réalisations sociales. Les ouvriers obtiennent notamment des augmentations de salaire, des délégués du personnel et des conventions collectives, des congés payés (15 jours ) et la semaine de 40 heures.


 
 
 

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